Dans la lutte contre le tabagisme, une nouvelle bataille se dessine au Sénégal. La Ligue Sénégalaise contre le Tabac (LISTAB), en collaboration avec la Fédération Nationale des Associations des Parents d'Élèves et Étudiants du Sénégal (FENAPES) et l'Union Nationale des Associations des Parents d'Élèves du Sénégal (UNAPES), a récemment pris position contre la prolifération de produits tabac émergents dans les établissements scolaires, notamment la chicha et les cigarettes électroniques.
Lors d'une conférence de presse tenue le 10 novembre, ces organisations ont exprimé leur inquiétude face à l'augmentation de l'utilisation de ces produits autour des écoles. Leur préoccupation principale réside dans le fait que ces produits sont vendus dans un emballage attrayant, ciblant spécifiquement les jeunes. Cette situation a conduit la LISTAB, la FENAPES et l'UNAPES à demander au gouvernement sénégalais de révoquer un décret récent, qu'elles jugent contraire à la Convention de l'OMS pour la Lutte Antitabac.
Le décret en question, adopté en Conseil des ministres le 4 octobre, envisage de modifier la législation de 2016 sur la loi de 2014 encadrant l'étiquetage, l'usage et la vente du tabac au Sénégal. Selon les informations rapportées par le journal Sud Quotidien, ce décret autoriserait les industriels du tabac à vendre ces nouveaux produits émergents, facilitant ainsi leur commercialisation, notamment via les réseaux sociaux.
La LISTAB a plaidé pour une interdiction totale de ces produits, mettant en avant la difficulté de les réglementer en raison des innovations constantes de l'industrie du tabac. Cette position est soutenue par le fait que certains de ces nouveaux produits sont conçus pour ressembler à des objets anodins, ce qui peut tromper la vigilance des parents et représenter un danger significatif pour la santé des jeunes.
Dame Seck, secrétaire général de la FENAPES, a souligné l'importance de la transparence concernant le contenu du décret et a demandé aux autorités du ministère de la Santé et de l'Action sociale de partager ces informations cruciales. Il a exprimé l'urgence de la situation, en particulier en ce qui concerne l'impact de ces produits sur les jeunes.
Cette situation au Sénégal reflète un défi mondial croissant : l'adaptation des politiques de santé publique face à l'évolution rapide des produits du tabac et de la nicotine. Alors que les cigarettes électroniques et la chicha sont souvent commercialisées comme des alternatives moins nocives au tabac traditionnel, leur popularité croissante, en particulier parmi les jeunes, soulève des préoccupations majeures en matière de santé publique.
L'approche du Sénégal dans la gestion de cette crise sera observée de près par la communauté internationale, car elle pourrait servir de modèle pour d'autres pays confrontés à des défis similaires. La décision du gouvernement sénégalais de maintenir ou de retirer ce décret sera un indicateur clé de son engagement envers la santé publique et la protection de sa jeunesse contre les dangers du tabagisme.
