Selon une publication récente du Canard Enchaîné, Loïc Josseran, le Président de l’Alliance contre le Tabac (ACT), est sous la menace judiciaire de l'avocat de Philip Morris France (PMF). Cette situation découle d'un tweet de Josseran, datant du 30 juin, dans lequel il critique un rapport annuel de KPMG commandité par un fabricant de cigarettes. Il y qualifie ce rapport de "lobbying" qui utilise le commerce illicite pour contester les politiques de santé publique.
Le rapport en question, réalisé par KPMG pour PMF, suggère que le commerce de cigarettes contrefaites a augmenté de manière astronomique entre 2019 et 2020 en France, avec des augmentations allant jusqu'à 4 000 % à Clermont-Ferrand et 18 900 % à Aurillac. Ces chiffres contrastent fortement avec d'autres études. Par exemple, en 2016, la Seita estimait la contrefaçon à seulement 0,2 % du volume total de cigarettes en circulation en France.
De nombreux experts estiment que l'industrie du tabac pourrait exagérer les chiffres de la contrebande pour tenter de réduire les taxes sur les cigarettes. Par ailleurs, les fabricants de tabac sont souvent accusés de contribuer au commerce illicite. Des allégations suggèrent que les cigarettiers approvisionnent excessivement les pays voisins de la France, où les taxes sont plus faibles, permettant ainsi aux Français d'acheter des cigarettes moins chères.
Dans ce contexte tendu, l'industrie du tabac en France est confrontée à plusieurs défis. Les ventes de cigarettes continuent de diminuer, et le marché du tabac à chauffer, autrefois considéré comme une opportunité majeure, ne répond pas aux attentes commerciales. De plus, ce marché est de plus en plus réglementé.
Face à ces pressions, l'industrie du tabac semble adopter une approche plus agressive, ciblant même des militants. Cela pourrait-il nuire davantage à leur réputation déjà fragile ?